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Dermatologie chez les asiatiques (Pour les Professionnels)

1. Les asiatiques: une définition:

-ils représentent 4,5% de la population des Etats-Unis.

-ce sont les personnes originaires de l’Extrême-Orient, de l’Asie du Sud-Est et du sous-continent Indien.

-Les critères de beauté sont différents qu’en occident mais ils sont très divers en raison de la grande diversité des cultures qui y vivent. Il en est de même pour les médecines alternatives dont les asiatiques sont très friands.

 

 

2.Troubles de la pigmentation

 

 

a. Chloasma (Melasma):

-Touche les femmes et 10% des hommes. Ceci représente 5 à 6 millions de personnes aux Etats-Unis (USA). La majorité des personnes sont asiatiques ou hispaniques.

-Les causes proposées sont: génétiques, rayons ultraviolets, grossesse, traitements hormonaux (pilule contraceptive orale…). La véritable étiologie est inconnue. Il existe une association avec les troubles thyroïdiens.

-Il existe deux présentations cliniques: centrofaciale ou malaire

-La lampe de Wood permet de déterminer la profondeur du pigment:

  1. superficielle (augmentation de la couleur lors du passage de la lampe)
  2. profonde (pas d’augmentation de la couleur)
  3. mixte
  4. indéterminée (peau de photoype VI et pigmentation importante)

-rechercher le chloasma infraclinique (présent chez 1/4 des patients). Ceci est important car une pigmentation plus superficielle répondra mieux au traitement alors que si une pigmentation profonde se développe par la suite, la réponse au traitement sera plus difficile et nécessitera des méthodes comme les lasers.

-Diagnostic différentiel: Névus d’Ota acquis bilatéral (Névus de Hori), Ochronose (exogène), Mélanose de Riehl (dermatite de contact pigmentogène), Lichen plan actinique pigmentogène

-Avancées de la recherche

  1. KANG 2002. Etude chez des patients coréens: augmentation du nombre de mélanocytes
  2. KIM EH 2007: augmentation du réseau vasculaire dans la peau lésionnelle (densité et taille des vaisseaux)

 

 

b. Hyperpigmentation postinflammatoire

-en réponse a beaucoup de maladies (Acné, Eczéma, Psoriasis, Dermite Séborrhéique, Lichen Plan)

Hyperpigmentation post-inflammatoire suivant le Lichen Plan

Hyperpigmentation post-inflammatoire suivant le Lichen Plan

 

-le pigment peut se localiser dans l’épiderme ou le derme (utilité de la lampe de Wood)

 

Traitement (aussi valable pour le Chloasma (Melasma):

-se protéger du soleil

-traiter et éviter les facteurs déclenchants :

  1. simplifier le « skin care » (soins de la peau) (beaucoup de produits dans les magasins traditionnels ne font pas l’objet de régulation et peuvent être contaminés par des substances dangereuses (comme le mercure))
  2. diminuer la pigmentation:

 

MEDICAMENTS:

  • HYDROQUINONE (deux fois par jour sur les régions atteintes, concentrations de 2 à 4% (5-10% également disponibles), stocker dans le réfrigérateur, il s’agit d’un oxydant hautement réactif qui est stabilisé en formant un composé avec l’acide ascorbique (vitamine C), effets secondaires: dermatite de contact irritative et allergique, décoloration de l’ongle, hypopigmentation en halo, mélanose conjonctivale, ochronose exogène(un fait rare dans la population asiatique Tan IJD 2008)
  • ACIDE AZELAIQUE: disponible en concentrations de 15% en gel ou 20% sous forme de crème, aucun effet sur la peau normale ni les lentigos solaire, ni les taches de rousseur (éphelides), prend des mois pour agir.
  • ARBUTINE: risque d’hyperpigmentation paradoxale si de hautes concentrations sont utilisées, disponible en concentration de 3% au Japon
  • ACIDE KOJIQUE: dérivé fongique, aussi efficace que l’hydroquinone à 2%. L’effet secondaire principal est la dermatite de contact. Disponible à des concentrations de 2 à 4%.
  • Composés (trétinoïne, stéroïdes, hydroquinone, Acide ascorbique, acide salicylique…). La meilleures façon est de déterminer les formulations avec un pharmacien.

 

TRAITEMENT NON MEDICAMENTEUX (Resurfacage: Peelings, IPL, Microdermabrasion et Lasers quand la pigmentation est de localisation plus profonde):

  • Peelings (chimiques):

-« Alpha hydroxyacids »: provoque un kératolyse et desquamation. Doit être neutralisé sous 2-4 minutes
-« Beta Hydroxyacids »: acide salicylique, se neutralise tout seul, comédolyse (contre l’acné) et kératolyse.
-Commentaire: chez les asiatiques, les peelings devraient demeurer superficiels (épidermique). Les rétinoïdes devraient être stoppés une semaine avant le traitement et la zone à traiter devrait être pré-traitée avec de l’hydroquinone pendant 4 semaines. L’intervalle entre les traitements est de 4 à 6 semaines.

  • Lasers/ lumière intense:

-les lasers ablatifs aggravent la pigmentation

-les lasers Q-Switched et l’IPL montrent des résultats mixtes (Pour le chloasma (melasma) Negish (2004) montre même une aggravation de la pigmentation)

-l’amélioration est transitoire avec les lasers fractionnés (Pour le chloasma (melasma): Hyoun SL , 2009)

-En définitive, il est important de faire des zones de traitement test

-du temps et de la patience !

 

 

c. Vitiligo

-épidémiologie: affecte 2% de la population aux Etats-Unis (0,1-2% dans le monde), les femmes sont aussi affectées que les hommes. Peut survenir à n’importe quel âge mais pic entre 10 et 30 ans

-régions touchées: le plus souvent le visage, les zones des articulations, les jambes

Vitiligo

Vitiligo

 

 

-associé avec des endocrinopathies, surtout autoimmunitaires thyroïdiennes (dosage de la TSH)

-les causes sont génétiques (si un membre immédiat de la famille est atteint, les risques d’avoir un vitiligo chez un enfant est 5 fois supérieur alors que si un membre plus éloigné est atteint, le risque est trois fois supérieur que la normale. La physiopathologie est en fait inconnue.

-types: focal, segmentaire (associé à une poliose (cheveu blanc), acrofacial (si les extrémités sont atteintes), généralisé (vitiligo vulgaire), universalis

-traitements prouvés efficaces: éviction solaire, stéroïdes topiques, immunomodulateurs topiques, stéroïdes systémiques, laser excimer (308nm), photothérapie (une réponse clinique devrait être observée après 4 à 8 semaines), greffes de peau, dépigmentation (20% monobenzyl hydroquinone: agit en induisant des mélanocytes, nécessite 6-12 mois pour agir cliniquement, la surface corporelle totale impliquée doit être de plus de 50%, une évaluation psychiatrique est nécessaire auparavant, les effets secondaires incluent: dermatite allergique de contact, vitiligo de contact (par exemple personnes dormant dans le même lit)…nécessite une protection solaire à vie, des traitements de maintien sont nécessaires)(pharmacie à Tampa FL (1-8002267094, 31USD pour un tube de 30g )), transplantation autologue de mélanocytes (seulement 10% de la surface donneuse pour recouvrir la zone de réception)(les zones périorificielles répondent moins efficacement au traitement)

Vitligo répondant à la photothérapie avec repigmentation périfolliculaire

Vitiligo répondant à la photothérapie avec repigmentation périfolliculaire

-types de repigmentation: périfolliculaire (le plus fréquent), marginal (signifie la meilleure réponse), diffus, combiné. La repigmentation chirurgicale est recommandée quand les autres thérapies échouent (immunomodulateurs, stéroïdes, phothothérapie). De plus le vitiligo doit avoir demeuré stable pendant 6 mois (idéalement 12 mois)

 

 

3.Acné

-plus fréquemment inflammatoire

Acné inflammatoire sévère avec formation de kystes (Nodulo kystique)

Acné inflammatoire sévère avec formation de kystes (Nodulo kystique)

 

 

-L’hyperpigmentation postinflammatoire et les cicatrices sont des plaintes fréquentes. L’éviction et la protection solaires sont les facteurs les plus importants.

-les patients attendent pour consulter (ily essayent les traitement alternatifs, puis vont consulter un médecin

-Traitements: Peroxyde de Benzoyle (BPO(2.5-5%): peut être combiné avec des antibiotiques (AB)(clindamycine, érythromycine), soufre, acide azélaïque (pour l’hyperpigmentation postinflammatoire), rétinoïdes topiques (plus haut risque d’irritation), AB oraux (cyclines, doxycycline préférée, si rsique l’hyperpigmentation post-inflammatoire, utiliser la doxycycline plus longtemps au dosage de 50mg une fois par jour), spironolactone (commencer à 50mg et augmenter à 50mg deux fois par jour (dosage du potassium et de la créatinine après un mois), isotrétinoïne (1mg/Kg/j), peelings chimique à l’acide salicylique, laser fractionné (442MHZ, « less passes but more treatments »)

 

 

4.Maladies rares (mais plus fréquentes dans la population asiatique)

-Erythema Dyschromicum Perstans (Dermatose cendrée) (Maladie de Bloch Sulzberger)

-Hypomélanose maculeuse progressive: associée parfois au pityriasis Versicolor, Le traitement est comme pour l’acné

 

 

5. Mélanome

-C’est rare: 1 personne pour 100000

-Le pic d’incidence est à 60 ans

-Les types sont principalement acral. Le type à extension superficielle (superficial spreading) est la présentation histologique la plus fréquente (pour ce qui est des USA)

-Prévention: Le plus important est d’éduquer cette population que les risques de cancer de la peau existent également.

 

 

6. Pratiques culturelles

-Ressemble souvent de l’extérieur à des sévices physiques

-Médecine traditionnelle chinoise (Acupuncture, Pose de ventouse, Moxibustion, « Coining (Spooning)) » (Vietnam) (/frotter une pièce sur le dos)

-Huiles pour les cheveux (surtout en Inde) (effet antifongique important)

  1. huile de moutarde
  2. huile de noix de cocco

-Henné (Teinture de cheveux et peinture des mains) (Pour l’henné noire, il y a un risque de dermatite de contact et la formation de cicatrices)

-Sari et peinture de robes

-vitiligo

-formation de cicatrices

-Carcinome Spinocellulaire

-Bindi (Tilak, Teep): Dermatite de contact

-« Threading » (méthode pour enlever les cheveux en Inde)

 

 

Source de l’information: Dermatologic Disease in Asians, Kundu R. 69e Réunion Annuelle de l’AAD (American Academy of Dermatology) – La Nouvelle Orléans, Louisiane, Etats-Unis d’Amérique (USA).

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